samedi 24 avril 2010

Kenny Dope Gonzales @ Djoon, vendredi 23 avril


Grosse ambiance vendredi soir au Djoon !

Après avoir invité le DJ américain Danny Krivit en février, le collectif Soul Spektrum récidive en matière de DJ superstar soul/funk en nous honorant de la présence de Kenny Dope Gonzales, moitié, avec Louie Vega, du duo new-yorkais Masters at work.

Faire une soirée avec un DJ international durant la deuxième quinzaine d’avril s’avérait, a posteriori, ultra risqué compte tenu du peu de vols d’avion. Combien de soirées annulées la semaine dernière à cause de la mauvaise humeur d’un volcan islandais?

Heureusement, je reçois un inbox vendredi matin me confirmant l’arrivée du célèbre DJ de Brooklyn, yes ! La soirée s’annonce bien.

A 1 heures, dans la file d’attente, pendant qu’un portugaise camée parle de cul et de drogue (cliché mais véridique), les premières notes de piano du morceau des Jackson 5 « I wanna know where you are » filtrent à travers les vitres du Djoon. Des gros sons passent pendant que nous patientons; à quelques minutes près, c’est fou tout ce qu'on peut rater.

Une fois rentrés, tout le microcosme parisien funk/hip-hop underground est au rendez-vous. Freddy Jay, résident des soirées In Funk We Trust puis Funk Phenomena, Jocelyn Mathieu, le MC de la Motown Party et tous les habitués du Djoon ultra lookés. Je kiffe l’ambiance!

Des gros synthés retentissent dans le cadre loftien du Djoon pendant que les derniers métros de la ligne 6 filent à toute allure derrière un rideau imprimé de motifs avec spirales. Moi qui ai l’habitude d’observer le Djoon stressé depuis le métro en allant à la BNF, pour une fois que je peux prendre la position inverse!

La musique est excellente, à l’image de Kenny Dope, alternative, éclectique, mais toujours avec ce qui fait le mieux dans le genre : de la latin funk, du disco boogie 80’s, de l’afro beat et un peu de house musique. Il enchaîne les genres, les BPM, les sons gras, avec ce génie qu’il a pour que son set paraisse uniforme. Une vraie odyssée musicale.

Pendant qu’une jeune s’excite en se prenant pour une danseuse de Flame, la portugaise camée rencontrée plus tôt s’allonge par terre en plein milieu de la piste pour se livrer à une danse indienne à même le sol en gesticulant dans tous les sens. Rien de plus normal ! L’afro-beat distillée par le roi des platines fait écho à cet étonnant rite vaudou.

A 3 heures, le Djoon s’extasie lorsque Kenny Dope aborde la décennie 90’s. Et pas dans n’importe quel genre s’il vous plaît : le hip-hop qui connaissait alors son âge d’or. Cypress Hill, Naughty By Nature, KRS one et un tribute au rappeur Guru, tout juste décédé (RIP).

Grosse ambiance, les connaisseurs sont présents visiblement, tous les morceaux playlistés ne semblent avoir aucun secret pour les clubbeurs. Tout le monde connaît les paroles, les breaks, et les beats.

A 5 heures du mat’, à quelques mètres du DJ américain Tony Touch et de quelques b-boys asiatiques de Brooklyn, on savoure les derniers morceaux soul/funk distillés par Kenny Dope. De la bonne funk comme on aime « Walk into the sunshine » de Central Line, « Mama used to say » de Junior, « Watching you » de Slave !

Du vrai son, des vrais gens, un vrai DJ, cette soirée était imprégnée d’une âme certaine. Real music for real people.

Merci Kenny.